Scène ordinaire de la rue parisienne vue d’une fenêtre de bus,
Un homme, une femme à la queue leu leu sur le trottoir, lui devant, elle derrière à deux mètres. Il a dix ou vingt ans de plus visiblement. Elle porte un cabas trop lourd. Elle s’arrête pose le cabas par terre et hurle quelque chose à l’homme devant qui lui répond en criant aussi. Il ramasse le cabas avec lequel il la frappe de toutes ses forces au visage. La tête heurte le mur de pierre de l’immeuble voisin. Elle a mal. Elle pleure. Elle ramasse le cabas. Ils repartent.
Mais d’où vient cette violence ?
D’une enfance brisée ?
Des tréfonds de la génétique ?
Certes nous avons tous, un fond de violence en nous.
Certes nous créons tous, un monde plein d’illusions, ce qui nous fait souffrir dans notre vie de tous les jours.
Notre conscience construit et imagine sans relâche toutes sortes de choses.
Nous scindons tous la réalité en parties distinctes : « ceci est différent de cela » ; « je ne suis pas toi » ; Nous discriminons – soi et autrui, aller et venir, naissance et mort. Nous avons tous tendance à vivre notre vie à la lumière des constructions imaginaires qui augmentent notre souffrance.
Avec ce genre d’imagination et de discrimination, nous produisons tous de la souffrance, le cercle vicieux de la souffrance et des illusions.
L’enfer est construit un peu par nous tous.
Mais nous ne passons pour la plupart pas à l’acte comme cet homme.
Pourtant quand des gens prêts à passer à l’acte se rassemblent, le monde qu’ils créent s’appelle l’enfer.